9 décembre 2019 1 09 /12 /décembre /2019 14:13

Comment rester libre en prison… ?

Voici le secret d’un journaliste actuellement en prison pour conserver un peu de sa liberté malgré tout… Une leçon utile pour chacun d’entre nous face à un monde dont les excès doivent être mieux contrôlés !

Echapper à l'enfermement. Célèbre écrivain et journaliste turc, injustement condamné depuis le putsch manqué de 2016, Ahmet Altan écrit depuis sa prison où il pense finir sa vie. Il a 68 ans, son horizon se réduit. Il y évoque cette dure condition de prisonnier, ses difficultés matérielles comme celles dues à la promiscuité. Rien ne nous échappe de ses réflexions, de sa révolte et du temps qui s’alourdit. Mais ce n’est pas l’essentiel. Ahmet nous parle avec profondeur de la force intérieure qui l’anime, de cette capacité à se retrancher dans ses pensées, dans ses rêves et ses souvenirs. C’est un homme de culture qui sait y puiser pour échapper à la réalité. Aussi, il retrouve nombre d’expériences semblables à la sienne qui nourrissent le secours dont il a besoin pour échapper à l’étouffement de ces quatre murs. Ce lieu fait pour diminuer, pour meurtrir, il sait le quitter pour revivre, dehors ! Il observe et absorbe tout ce qu’il voit, il s’exprime peu mais il écoute attentivement ses compagnons de détention. Il s’approprie ce matériau pour, le temps d’une escapade, faire respirer cette liberté intérieure retrouvée. Par exemple, grâce à l’histoire vécue de l’un de ses compagnons de détention, il découvre le génie et la puissance de la volonté. Il s’en empare et se l’applique dans les situations extrêmes. Il se préserve ainsi de leurs sinistres conséquences. Dedans, il obéit sagement mais pour mieux s’évader en pensée, il désobéit incognito. Car que peut-il faire d’autre que d’avoir le courage de renoncer, pour l’instant… ?

Notre prison dorée. Quel rapport avec ce que nous vivons ? Aucun. Du moins en apparence. Car voici où je veux en venir : nous croyons vivre dans un monde libre, désormais ouvert sur un horizon à 360° dont tant de réjouissances techniques nous enchantent. Mais ce monde où les menaces se multiplient et où la part de l’humain s’amenuise tous les jours, n’est-il pas en réalité une immense prison en construction ? Insidieusement, en nous occupant l’esprit avec des écrans agités et en atrophiant nos relations avec l’équivalent de ces « petites méchancetés et humiliations » infligées au prisonniers, en nous privant in fine de cette capacité de penser qui devrait être notre marque distinctive, ce nouveau monde ne nous enferme-t-il pas dans une matérialité avilissante comme la prison en recèle à profusion ?

Or Ahmet Altan nous dit que rien n’est fatal. Bien au contraire. Comme lui dans sa prison, nous pouvons contrecarrer cette injonction moderniste, non en la niant mais plutôt en nous en emparant afin de reprendre le contrôle de nos vies. Le moyen ? Redonner à notre capacité à penser par nous-même cette puissance qu’elle n’aurait jamais dû perdre. Tous les jours, se dire que nous pouvons résister ; qu’en nous se trouve la force du passe-muraille qu’Ahmet attribue, en ce qui le concerne, à son état d’écrivain. Oui, là où nous sommes et quelle que soit notre condition, nous pouvons atténuer ce qui ne cesse de vouloir nous déséquilibrer. De la plus petite cellule sociale en passant par l’entreprise jusqu’à l’organisation politique du monde, nous pouvons, si nous le voulons, remettre de la culture au centre de nos réflexions, de nos relations et de nos actions. Non pour empêcher le mouvement du monde mais pour en infléchir le cours et le remettre dans le droit chemin de l’équilibre. Le livre d’Ahmet Altan en est la preuve. J’ose vous conseiller de le lire. Et puis… c’est une idée pleine d’espérance pour un cadeau de Noël !

Yves Maire du Poset

Article paru sur LinkedIn le 11 décembre 2019 : https://www.linkedin.com/pulse/comment-rester-libre-en-prison-yves-maire-du-poset

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3 janvier 2019 4 03 /01 /janvier /2019 19:36

Bonne année 2019 à tous !

 

« Connaître son fort » disait Baltasar Gracian, c’est-à-dire son plus haut degré de perfection : une bonne devise pour faire avancer sa carrière comme sa vie, côté technique mais également côté relationnel. Or dans un monde qui se technicise puissamment, c’est le relationnel qui tend à manquer. Insidieusement, un désert avance qu’il s’agit de contenir !

Voici le secret d’un homme d’expérience qui, au soir de sa vie professionnelle, m’a enseigné ceci : « Celui qui sort s’en sort ». Il voulait dire qu’il fallait organiser systématiquement des rencontres, des déjeuners, des petits déjeuners, des verres… Cela apporte en effet beaucoup : clients, relations de réseau, prescripteurs, informations, opportunités… et surtout, à chaque fois, bien plus de joie que de peine !

Hélas si peu chérie dans le domaine professionnel (ce qui vaut parfois tout autant dans le domaine privé…), j’ose rappeler la vertu de ce secret de Polichinelle en vous souhaitant une année 2019 pleine de liens heureux et de belles retrouvailles !

Bien à vous, Yves

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24 mai 2018 4 24 /05 /mai /2018 12:02

«Le curé de Tours» de Balzac est un roman idéal pour comprendre les erreurs à ne pas commettre pour assurer son avenir professionnel.

S’ouvrir aux autres, s’y confronter, prendre le risque, après réflexion, de donner son opinion, quitte parfois à en changer… bref, ne pas s’enfermer dans cette solitude relationnelle qui, irrémédiablement, assèche, affaiblit.

Tel pourrait être l’enseignement du roman «Le curé de Tours» dans lequel Honoré de Balzac (1799-1850) raconte les tourments du pauvre abbé Birotteau. Celui-ci, pourtant dans une situation enviable et pleine de promesses, est littéralement renversé par une série de circonstances : peu préparé aux relations subtiles, il va subir son déclin sans plus de force qu’une fourmi sous le pied d’un éléphant !

Ce n’est pas qu’il ne voit rien, mais il ne voit pas l’essentiel. Ce n’est pas qu’il ne réfléchit pas, mais faute d’entraînement, il ne sait pas réfléchir. Ce n’est pas qu’il n’agit pas, mais il agit de façon intempestive. Ce n’est pas qu’il reste isolé, mais il ne se confronte à personne. Ce n’est pas qu’il soit bête, mais plutôt qu’il a choisi de ne pas être intelligent ! Dès lors, l’adversité a raison de lui parce que, pris dans un processus d’auto-aveuglement, il ne cherche nullement à comprendre par lui-même. Il préfère s’en remettre à son instinct, sans doute pour conserver son petit confort.

Goût pour la facilité

Dans la pitié que Birotteau suscite chez le lecteur, je vois le signe de l’une de nos faiblesses actuelles. N’avons-nous pas, comme lui, trop souvent tendance à nous en remettre au destin ? Avec cet esprit de fourmi nous évitant d’investir dans une réflexion personnelle sur les réalités et d’oser entreprendre un dialogue risqué avec les autres ? Un choix qui, dans l’instant, est certes plus commode, mais dont les risques qu’il fait courir à terme deviennent certains…

Un exemple pris dans l’entreprise illustre ce goût pour la facilité malheureuse : l’évolution de carrière. Que voit-on le plus souvent ? Une absence totale de réflexion systématique pour préparer l’avenir des salariés. Côté salariés, on n’anticipe pas et côté entreprise, on ne les y incite guère. L’étape suivante est alors le plus souvent improvisée ; et ceci qu’il s’agisse de la trentaine, de la quarantaine ou de la cinquantaine (pour la retraite, c’est la même chose…).

Tout se fait au gré de l’occasion qui se présente, à l’exception toutefois de quelques «happy few» chaudement choyés. Et lorsque cette occasion ne vient pas, l’évolution pourtant ressentie comme nécessaire par tous, DRH, salariés et management, s’avère bien laborieuse… Il suffit de constater le peu d’empressement dont l’entreprise fait preuve pour mettre en œuvre l’entretien professionnel créé justement pour envisager l’avenir du salarié.

Attelage fatal

Pourtant rien n’est véritablement fait pour changer le cours des choses. Avec la récente réforme de la formation professionnelle, on aurait pu espérer un véritable changement. Mais hélas, rien de significatif n’a été fait pour donner à chacun les moyens de réfléchir sérieusement à son évolution.

On a cherché, en engageant le salarié lui-même, à faciliter ses choix de formations complémentaires, ce qui était juste et très opportun. Mais enfin, croit-on vraiment que tripoter son mobile pour accéder au marché des formations, désormais magiquement organisé, permettra de faire l’économie d’une solide réflexion sur son devenir professionnel ? Sans analyse sérieuse de ce qu’est son offre «pro» et «perso», on encourage l’échec du salarié.

En somme, ayant mis la charrue avant les bœufs, on a mis l’abbé Birotteau à la tête de cet attelage fatal. Et comme lui, vous verrez, un jour nous finirons par nous plaindre, sans comprendre que nous aurions dû nous-mêmes être au cœur de nos réflexions et de nos choix !

Yves Maire du Poset, président de PILOTER MA CARRIERE

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2 mars 2018 5 02 /03 /mars /2018 17:31

A défaut du « big bang » de Muriel Pénicaud reporté sine die, voici le mien en trois points : mettre le salarié au centre du choix de sa formation en lui donnant des moyens d’être acteur du changement, valoriser le CPF (Compte Personnel de Formation) en fonction de son âge et renoncer définitivement à tout agrément des organismes de formation.

Sur le constat, tout le monde est d’accord : le système de la formation professionnelle continue est coûteux, injuste et peu efficace. Or, pour relever les défis du monde de demain, nous avons besoin que ce système fonctionne mieux. C’est la raison pour laquelle il faut avoir plus d’ambition et envisager de nouveaux moyens. Voici les trois objectifs de mon « big bang » :

Premier objectif : mettre le salarié au centre du choix de sa formation et l’inviter à participer davantage à la transformation du monde. C’est l’objectif majeur. Ce qui veut dire réduire le nombre des acteurs qui interviennent : entre le manager, les RH, les syndicats, le marché de la formation, l’Etat, les OPCA, les circuits et institutions d’agrémentation… on le voit bien, tout le monde s’en mêle, raison pour laquelle le système ne marche pas ! Faisons donc en sorte que chaque salarié soit lui-même en mesure, à tout moment, de faire le choix de sa formation. Pour cela, il faut qu’il dispose de deux outils : une aide expérimentée et neutre pour bien réfléchir à ce choix en fonction de son parcours, de ses acquis et des perspectives économiques (ceci ne va pas de soi) ; et un financement pour obtenir la formation la plus judicieuse (c’est le deuxième objectif).

Une précision : on dit que la formation doit permettre aux salariés de s’adapter aux évolutions futures. Mais elle doit leur permettre également de transformer le monde en participant activement aux innovations. N’est-ce pas ce que l’on salue tous les jours dans le monde des start up ? C’est d’ailleurs ce qui figurait dans le préambule de l’article 1 de la Loi de 1971 : (la Loi) doit favoriser la promotion sociale (des salariés) mais aussi « favoriser leur contribution au développement culturel, économique et social ». Ce devrait être toute l’ambition de la réforme annoncée : rendre le salarié acteur de son évolution mais aussi acteur de l’évolution économique. Et pas seulement le cantonner à être un agent aveugle du techno-économisme, focalisé sur le développement de l’intelligence artificielle et du numérique… Donnons un exemple : cette réforme pourrait favoriser l’essor de l’agro-écologie au service des territoires ; une agriculture que ces territoires appellent de leurs vœux sans en avoir pour l’heure les moyens humains. Ainsi, en faisant évoluer par la formation des populations attirées par ce thème, la réforme permettrait non seulement de créer des emplois nouveaux en satisfaisant un réel besoin du marché mais elle participerait de façon innovante à la réduction de la pollution due aux effets nocifs du transport de nourriture.

Deuxième objectif : valoriser le Compte Personnel de Formation (CPF) selon l’âge du salarié. Il faut là aussi un « big bang » et tourner le dos à un système de financement qui n’a jamais marché. Souvenons-nous du DIF ou du CPF actuel dont la pauvre valorisation rend impossible toute idée de véritable formation sans y mettre de sa poche. Pourquoi ne pas imaginer un système plus simple qui  mettrait à la disposition de chacun un droit de tirage personnel, étalé sur une période de 15 ans, et qui varierait en fonction de trois tranches d’âge ? Exemple : 3000 € pour un jeune salarié (20/35 ans), 5000 € pour salarié déjà expérimenté (35/50 ans) et 7000 € pour un salarié très expérimenté (50/65 ans). Pour les premiers, il s’agirait surtout d’une aide à l’insertion dans le marché de l’emploi : trouver sa voie et choisir sa future activité en fonction de ses propres capacités et des besoins du marché. Pour les seconds et les troisièmes, il s’agirait d’une aide à la poursuite de l’activité du salarié mais avec l’acquisition de compléments de compétence nécessaires ou bien d’une aide à sa reconversion. De sorte que chaque salarié, trois fois dans sa vie, pourrait, grâce à cette somme, bénéficier d’un accompagnement comprenant une vraie réflexion sur son évolution professionnelle jusqu’au financement de la formation choisie. Un financement qui serait puisé dans la somme des 20 milliards annuellement dépensés auprès des organismes de formation, multipliée par les 15 années que représente chaque tranche d’âge. Autrement dit, la ressource existe pour accompagner une évolution désirée ! Et si l’entreprise veut en rajouter pour accompagner ce désir, rien ne l’en empêche…

A l’heure où le discours ambiant est rempli d’injonctions à changer de métier plusieurs fois au cours de sa carrière, quoi de plus adapté qu’un système de formation qui accompagne ces ruptures ?

Troisième objectif : renoncer à toute forme d’agrément des organismes de formation. Cet objectif  n’est pas le moindre. Car qu’entend-on dire : « Il est difficile de s’y retrouver dans cette offre pléthorique, comment choisir de façon avisée la meilleure formation pour évoluer professionnellement… ? » On laisse ainsi penser qu’un système d’agrément accordé ou non aux organismes de formation faciliterait pour chaque salarié la recherche d’une formation de qualité ; en oubliant un peu vite l’importance de toute l’aide à la réflexion en amont, abordée plus haut.

La vérité est que l’agrément de l’offre actuelle de formation, certes atomisée, risque de détruire l’esprit même de la réforme. Vouloir réduire ce marché de l’offre consisterait en effet à se priver d’un ressort que l’on essaie de multiplier par ailleurs : je veux parler de l’esprit entrepreneurial tant vanté et de l’esprit d’innovation qui vont de pair ! On ne voit pas en effet pour quelle raison ce qui marche dans cette émulation entrepreneuriale, ne fonctionnerait plus dès lors qu’il s’agit de formation professionnelle… Enfin, qui sera agréé (et comment ?) pour délivrer cet agrément aux organismes de formation ; qui sacrera ou ne sacrera pas ? La question serait comique si elle n’était tragique pour tous ces petits opérateurs qui contribuent tous les jours avec ardeur à l’invention de solutions nouvelles et efficaces pour les entreprises, malgré la puissance d’opérateurs, plus gros, qui les utilisent massivement comme sous-traitants…

C’est en redonnant la main au salarié sur son évolution professionnelle avec de vrais moyens et en conservant une offre variée de formation que le « big bang » ainsi créé, permettra de construire le monde innovant de demain dont la France a tant besoin !

 

Yves Maire du Poset

 

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13 janvier 2018 6 13 /01 /janvier /2018 17:20

En ce début d’année, je vous envoie cette belle pensée que j’essaie toujours de partager avec ceux que j’accompagne :

« Un défaut qui empêche les hommes d’agir,

c’est de ne pas sentir de quoi ils sont capables. »*

 

Sentir de quoi l’on est capable me semble en effet être l’aiguillon principal qui fait le plaisir de chaque jour et la réussite de chaque action.

 

En 2018, je vous souhaite d’éprouver ce sentiment le plus souvent possible !

 

* Jacques-Bénigne Bossuet (né à Dijon en 1627)

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11 octobre 2017 3 11 /10 /octobre /2017 17:04

A l'occasion de la sortie de la nouvelle édition du livre "Réussir son entretien d'embauche", 2 articles d'Yves ont été publiés, l'un sur Les Echos et l'autre sur Le Journal du Net :

Les Echos du 11 octobre 2017 :

Dédramatiser l’entretien d’embauche

L'entretien de recrutement est souvent perçu comme un combat inégal entre le recruteur et le candidat. Détrompez-vous : les deux protagonistes sont rongés par leurs inquiétudes.

On pense souvent que, dans cet exercice, le combat est inégal. Il y aurait d’un côté, un recruteur dominateur, muni d’un scanner surpuissant auquel rien n’échapperait et, de l’autre côté, un candidat affaibli dès le démarrage par cet examen de passage qui va peut-être décider de son sort…

Vision caricaturale, certes, mais si souvent révélée par l’inquiétude des candidats. Une inquiétude qu’il faut comprendre en commençant par s’interroger sur ce qui l’alimente.

La faiblesse du candidat. Il me semble qu’il y a 2 raisons. D’une part, le fait que le recruteur possède le CV du candidat. Ce qui met ce dernier dans une sorte de mise à nu a priori de son profil, de son parcours, de sa situation, de ses faits et gestes depuis sa naissance… Faut-il ajouter que la mécanisation numérique des embauches (lecture préalable de l’offre des candidats sur les réseaux, screening des CV, etc.) n’arrange guère la position du recruteur aux yeux du candidat ! De sorte que celui-ci se sent, inévitablement, exposé à tous les vents, aux questions les plus improbables qui pourraient lui être posées et auxquelles il lui faudrait répondre par anticipation…

D’autre part, l’impréparation relationnelle des candidats à ce type d’entretien. Ce qui les met forcément dans la position inférieure de celui qui va devoir subir un interrogatoire du genre : « que faisiez-vous exactement dans la nuit du… ? » Si bien que, dès le démarrage de l’entretien, le candidat est comme aux aguets, contraint à adopter une attitude empruntée, bien lourde à porter…

La faiblesse du recruteur. Deux raisons qui s’autoalimentent et empêchent le candidat de voir que le recruteur est, dans le même temps, rongé par une autre inquiétude tout aussi paralysante : ne pas se tromper ! Durant tout l’entretien, il s’interroge : « ce candidat possède-t-il les bonnes compétences, a-t-il vraiment l’expérience qu’il prétend avoir, quel est le degré de sa motivation pour ce poste, a-t-il cette personnalité équilibrée, capable de s’insérer au sein d’une équipe tendue, ai-je tout perçu de ses richesses et de ses manques…? Et puis lui ai-je bien dit tout ce qu’il y avait à dire sur les risques du défi à relever, ai-je été clair quant au contexte difficile de ce poste ? Bref, ai-je toutes les informations pour affirmer être devant la meilleure offre… ? »

Autant de questions qui devraient calmer l’inquiétude du candidat si celui-ci se les était posées… Car être conscient de ce qu’attend l’autre est le meilleur moyen de reprendre confiance en soi avec, du coup, un objectif précis : l’éclairer sur tous les points supposés de son inquiétude.  

J’ajoute que le bon recruteur ne cherche jamais à jouer avec l’inquiétude a priori du candidat ; il sait que cela va le desservir. Il préfère de loin avoir devant lui un candidat qui sait s’y prendre : qui sait par exemple l’inviter de façon subtile, dès le démarrage de l’entretien, à reformuler l’offre avec un peu de chair pour dépasser le descriptif conceptuel et squelettique du poste ; qui sait utiliser les outils d’une écoute curieuse et active afin d’enrichir sa besace de bons arguments pour appuyer sa candidature ! Ne dit-on pas que l’intelligence interroge tandis que la bêtise répond…?

L’entretien d’embauche n’est décidément pas ce « combat » fantasmatique avec un vainqueur et un vaincu. Il est plutôt à envisager comme une relation à construire, exigeant un effort mutuel d’empathie auquel il faut se préparer, scrupuleusement.

Yves Maire du Poset

Lire l'article sur Les Echos

Le Journal du Net du 11 octobre 2017 :

Ce piège qui peut faire rater un entretien d'embauche...

Nombreux candidats se font hara kiri en entretien d'embauche en tombant dans un piège fréquent. Il est pourtant très simple à éviter.

Dans l’entretien d’embauche, on croit volontiers que l’objectif premier du candidat est de bien maîtriser son dossier, c’est-à-dire son CV. Or c’est une erreur qui le met, face au recruteur, dans une attitude embarrassante. Comme s’il se trouvait du coup empêtré dans une logique contre performante consistant, pour parler de lui, à dérouler ce CV, scrupuleusement, et à s’y appuyer constamment pour convaincre.

Une conviction discutable alors même qu’aux yeux du recruteur, un tel choix de présentation de son offre et de son parcours est le pire de tous. D’une part parce qu’il a déjà lu ce CV, et d’autre part parce que si ce CV est une présentation de l’offre du candidat, normalement complète, celle-ci reste trop souvent conceptuelle et toujours pétrifiée… Il n’est en effet qu’un papier à vocation administrative qui n’a que peu de chance de séduire le recruteur et certainement aucune de le faire vibrer !

De telle sorte qu’en lui « servant » ce plat indigeste, le candidat tourne le dos à l’idée même de régaler ce recruteur en lui racontant une histoire suffisamment intéressante et structurée pour capter son attention, surtout au démarrage, en la centrant sur ses attentes supposées.  

Le sésame de l’entretien d’embauche. Car la clé d’un entretien d’embauche est d’abord de répondre aux attentes du recruteur. C’est la raison pour laquelle, contrairement aux usages et à ce qui est si souvent enseigné, dans un entretien d’embauche, ce n’est pas le CV qu’il faut privilégier comme arme principale. Mais plutôt, ainsi que le disait Baltazar Gracian, grand maître au XVIIème siècle de la connaissance des Hommes, de savoir dévoiler « son fort » ! C’est-à-dire faire connaître sa plus haute perfection. En d’autres termes, pour faire comprendre qui l’on est, il faut savoir tirer le meilleur de son histoire et de son offre pour installer la relation avec ce recruteur sur de solides fondations.

Or si cette « haute perfection » doit être dite, encore faut-il savoir la raconter. Ce qui suppose de l’avoir travaillée, d’avoir su prendre du recul puis de la hauteur pour en faire une « œuvre » !

Le bon modèle. C’est ce qu’apporte un court papier savamment rédigé sur soi, sur ce que l’on a fait d’intéressant, de concret, de vivant, d’humain… et sur ce que l’on veut faire dans l’avenir. Et, disons-le, il n’est pas besoin d’avoir grimpé sur l’Everest à dos de chameau ou de verser dans la tendance envahissante du « story telling » pour emporter l’adhésion. Ne dit-on pas que la plus simple histoire, bien racontée, peut emporter l’adhésion de l’auditeur quel qu’il soit. Mais encore faut-il l’avoir travaillée, longuement, puis l’avoir ramassée en quelques lignes séduisantes et concrètes…

Enfin, rappelons l’essentiel : ce topo de quelques lignes dont vous allez vous servir au démarrage de l’entretien, est une preuve d’empathie : avec votre histoire, vous entrez dans le monde de l’autre qui ne cherche qu’une seule chose : comprendre.  Sartre dit que ce que nous comprenons nous appartient. Ainsi, faire comprendre son histoire au recruteur, c’est partager avec lui une part de cette propriété qui est la nôtre. Là est le secret de la réussite et le meilleur moyen de bien vendre son offre à cet acheteur potentiel qu’est le recruteur.

Yves Maire du Poset

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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 13:48

Si avant l’entretien d’embauche, s’écouter est un bon moyen pour mettre à jour la connaissance que l’on a de soi, de son parcours, de sa vie, de son « œuvre »…, il faut ensuite, face au recruteur, se mettre à l’écouter : c’est un moyen incomparable de bien lui transmettre son offre professionnelle.

Ceux qui restent scotchés à leur CV et à leur histoire, qui s’égosillent à vanter les mérites de leur offre, ont bien du mal à trouver des arguments pour convaincre : ils continuent de s’écouter… Au contraire, ceux qui, Lecteur de LinkedIn, reprendre ici ...en se retenant, cherchent à entrer dans l’histoire de leur interlocuteur par une bonne écoute, parviennent aisément à trouver satisfaction à leur curiosité. Avec de bonnes questions, ils comprennent mieux ce qui est en jeu : ils ne ramènent pas tout à eux. Les attentes du recruteur découvertes petit à petit, ils peuvent choisir des arguments adaptés. Ecouter, c’est arriver à entrer dans le crâne de l’autre et non rester dans le sien… !

Or il est difficile, sauf à y être préparé, de sortir de sa propre histoire. Autant demander à Narcisse de cesser de se contempler… Il faut se forcer à renoncer au fameux exemple du grand oral supposé faire sortir du lot l’excellence même : au lieu de pavaner, sachons avec une bonne dose d’humilité tout mettre en œuvre pour en savoir davantage sur les attentes du recruteur et ainsi l’aider à y voir plus clair… !

La conséquence heureuse d’une telle attitude ? L’attention à son égard et la retenue du candidat sont ce qui va marquer le recruteur. Thucydide dit que « la manifestation du pouvoir qui impressionne le plus les gens est la retenue. » Ainsi écouter son recruteur ne serait-il pas le plus sûr moyen de sortir du lot ?

Yves Maire du Poset

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21 août 2017 1 21 /08 /août /2017 17:42

Les RH semblent adhérer aux promesses de cette innovation.

Leur intérêt est pourtant d’y résister afin de garder la main sur leur domaine, notamment sur le sujet difficile de la mobilité interne !

Les Ressources Humaines n’échappent pas à la tentation numérique et digitale. Le besoin de mouvement et de mobilité de l’entreprise est tel que les promesses de cette innovation technique sont considérées favorablement : faire se rencontrer offre et demande en « matchant » pile-poil un marché de l’emploi interne comme externe, optimiser les compétences, permettre de nouvelles fluidités en favorisant le relationnel, offrir à chacun de nouveaux accès aux données dont il a besoin, responsabiliser les collaborateurs sur leur avenir professionnel, transformer l’entreprise pour la rendre plus agile et plus collaborative, quoi en effet de plus important pour les RH ?

Toutefois, au risque de décevoir les croyants à tous crins d’un tel prodige ou d’irriter les vendeurs un tantinet outrecuidants de ces miracles numériques et digitalisés, je voudrais rappeler quelques réalités de mon métier, l’Evolution professionnelle, dont le silence sur ce sujet m’étonne.

Un mirage ?

Car si l’on tient compte de la « matière première » traitée par les RH, des questions de taille se posent : est-il raisonnable de vouloir « mettre en carte » tout ce qui a trait aux richesses humaines de l’entreprise et aux ingrédients de la performance des métiers ? N’y a-t-il pas là une sorte de fantasme à vouloir tout percevoir comme un scanner surpuissant auquel rien n’échapperait, à vouloir tout mesurer dans un domaine où le nombre s’avère forcément réducteur, à vouloir mettre tout à la disposition de tous comme un magicien avec sa baguette magique ? Un fantasme comique s’il n’était dangereux : il existe déjà des produits qui « QCMisent » la réflexion sur soi… A quand une psychanalyse en ligne ? Bref, l’innovation technique proposée est-elle bien une priorité ?

Et puis croit-on vraiment que de cette connexion démultipliée promise, va soudain naître un réseau fructueux dans l’entreprise, brisant toute barrière, libérant ainsi l’énergie des collaborateurs jusque-là maintenus dans des silos étanches, désormais affranchis de toute organisation hiérarchique pour voir se développer, enfin, un esprit partageur style « peace and love »…?    

N’est-on pas, une fois encore, devant ce symptôme caractéristique des circonstances excessives consistant à vouloir résoudre un problème en en créant un autre, plus insurmontable encore… ? Ne faut-il pas y voir, en creux, une stratégie d’évitement qui nous ferait dire : « devant cette matière humaine décidément incroyablement complexe, adoptons un outil miracle… » ?

Dans le domaine des RH, on a tant de fois connu cela dans le passé avec les injonctions illusoires de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, de la gestion des talents, de la polyvalence, de l’employabilité… ? Autant de concepts à la mode qui devaient combler l’entreprise en lui apportant une capacité renforcée d’adaptation, de fluidité et d’optimisation des RH. Pourtant, si l’on s’en tient aux résultats de tant de temps et d’argent investis, il est légitime de s’interroger sur cette innovation actuellement proposée. Pour s’en convaincre, il suffit de considérer le taux dérisoire de la véritable mobilité interne dans les entreprises que, toutes, cherchent à développer…

Numériser et digitaliser, oui « ma non troppo ! »

Mais alors, que faire ? Se mettre aux abris devant cette innovation technique, à l’écart comme notre ami le Baron perché ou bien adhérer religieusement et risquer de se noyer dans les méandres d’une mécanique sans fin ?

Deux voies inutiles qui, comme toujours, font penser que la solution est ailleurs : si l’on veut par exemple accélérer la mobilité interne dont l’entreprise a tant besoin, il faut utiliser cette innovation technique à la mesure de ce que le domaine des RH peut accepter et prendre à bras le corps les deux maux majeurs de l’entreprise qui produisent de l’immobilité : une absence cruelle de maîtrise des fondamentaux du métier de l’Evolution professionnelle par les managers et les collaborateurs et un désert relationnel qui s’est installé dans l’entreprise depuis 30 ans.   

L’objectif de cette troisième voie, écartant cette idée folle de « cartographier » de façon exhaustive la matière première RH de l’entreprise, serait de partager quelques bonnes pratiques de l’Evolution professionnelle avec chaque collaborateur et chaque manager en dynamisant l’engagement de chacun sur son avenir : c’est-à-dire faire ce qui n’a jamais été fait avec cette conviction première que la mobilité, c’est d’abord l’affaire de chacun !

On pourrait donc numériser et digitaliser des outils sélectionnés pour leur adaptation et leur efficacité, en le faisant de manière équilibrée, humaine et contrôlée par les RH. Ces outils de l’Evolution professionnelle existent, ils sont facilement opératoires et peu coûteux. Deux exemples : la Courbe de carrière qui permet à chacun de démarrer une réflexion sur soi : en quelques minutes, un tel outil peut éclairer de manière globale un parcours complexe. De même, le Plan de l’état des compétences qui permet rapidement de positionner son offre « pro » actuelle par rapport à un idéal, dans ou hors de l’entreprise, et d’envisager quelques actions à mettre en œuvre pour s’en rapprocher.

Chacun dans l’entreprise, seul et avec les RH dans un second temps, pourra ainsi analyser son offre, porter un diagnostic et, surtout, réveiller ce goût de la mobilité, souvent éteint. Ces outils faciliteront le rapprochement des offres et des demandes. Enfin, connus et partagés par tous, ils développeront un relationnel utile et efficace pour évoluer.

En somme, plutôt que le mirage ordonné d’une usine à gaz dont les résultats seront atteints un jour, peut-être…, les RH devraient viser une numérisation/digitalisation à taille humaine, ancrée dans le réel et l’expérience, mieux ciblée sur les acteurs principaux du changement (les collaborateurs et les managers) afin d’obtenir des résultats rapides que tout le monde appréciera.

Qu’attendent les entreprises pour s’intéresser à cette troisième voie ?

Yves Maire du Poset

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6 avril 2017 4 06 /04 /avril /2017 16:51

Indécision, incertitude, menace de désertion massive… ponctuent cette présidentielle. Tout se passe comme si les politiques ne parvenaient pas à convaincre les Français d’aller voter.

Quelle clé leur manque-t-il pour parvenir à les mobiliser ?

J’aime le mot d’Emmanuel BERL : je n’écris pas pour dire ce que je pense mais pour le savoir. Comme beaucoup, je suis inquiet du temps présent et de la tournure que l’avenir prend. Aussi, j’éprouve ce besoin de mettre en mots ce que je n’entends ni ne lis nulle part ; avec l’espoir sans doute un peu naïf, d’y parvenir…

A quelques semaines de la présidentielle, que voyons-nous ? Une absence de débats et un déballage de programmes convenus, de constats, de chiffres si froids et si insignifiants que les Français, déroutés, restent en retrait : ils n’adhèrent pas et manifestent comme jamais leur volonté de s’abstenir ou de voter blanc ; et quand ils se mobilisent, c’est le plus souvent par dépit ou par faiblesse : ils veulent un sauveur, une idole…

Dans cette présidentielle, quelque chose manque ! Quelque chose qui ferait que les auteurs de ces programmes soient suivis !

Je vous livre une idée : comme le sait un bon médecin, le succès de la guérison appartient à celui qui, après le temps d’une observation sérieuse et l’étroite complicité du malade, identifie et désigne le mal en le nommant. Cela s’appelle faire un diagnostic. Or où est ce véritable diagnostic sur l’état de la France ? Où est ce levier puissant pour mobiliser les Français sur leur guérison ? Les ordonnances affluent mais le diagnostic, je ne le vois nulle part. Et ne me dites pas que pointer le niveau d’endettement ou le poids des dépenses publiques est un diagnostic sérieux. Dire que le malade a de la fièvre est du même ordre, il ne s’agit là que d’un simple constat qui ne règle rien. J’ajoute qu’un bon diagnostic comporte une ouverture sur l’avenir : quelle vie puis-je espérer avoir si je guéris ?

Voici en quelques lignes mes constats : sur la démesure qui marque l’époque sur tant de sujets, les Français ressentent un sentiment d’impuissance qu’ils ne peuvent plus supporter. Ils ne savent pas comment sortir de ces excès. Ils sont inquiets. Pire, ils sentent que ceux-là même qui devraient maîtriser ces questions, les politiques, sont dans la même difficulté qu’eux. Ce mal dont ils souffrent est la conséquence d’une technicité et d’une mondialisation hypertrophiée dont l’omniprésence désagrège leur vie de tous les jours, leur travail, leurs Institutions, leur santé, leur territoire… Or parce que ce mal n’a pas fait l’objet d’un diagnostic sérieux et partagé, il continue de se répandre. Ce mal a un nom : la dépression. Celle qui terrasse tout sujet conscient qui perd la main sur la conduite de sa vie.

En procédant ainsi, c’est-à-dire en exprimant les inquiétudes supposées des Français, un diagnostic fait davantage qu’un simple constat. Il entre dans le champ de leurs préoccupations intimes face à un monde déroutant auquel ils n’adhèrent pas.

Or au lieu de leur parler de leurs problèmes, les politiques s’échinent à leur parler de dette, de déficit, de croissance molle, de ratios sur PIB en berne… Pire encore, ils leur rappellent incessamment qu’il leur faut rattraper les autres pays qui, eux, sont déjà dans la course à la modernisation… Tout ceci se faisant sur fond de déculturation et de désagrégation institutionnelle et humaine dont le mouvement lent mais sûr, accentue la douleur des Français !

On comprend que la démarche empathique du bon médecin traditionnel embarrasse les politiques. Il y a là comme une difficulté d’ordre culturel qui fait qu’ils ne comprennent pas ce qu’il faut faire (ce qui n’est d’ailleurs pas le seul fait des politiques…). En paraphrasant La Fontaine dans « Les deux amis », on pourrait dire : le politique ne sait pas chercher les besoins des Français au fond de leur cœur et leur épargner la pudeur de les lui découvrir eux-mêmes…

Faute donc de diagnostic, peu de mobilisation. Or rien de grand ne peut se faire sans ce diagnostic partagé, condition d’un vrai débat sur les choix à faire.

C’est pourtant comme cela que les Français se mobiliseront et se rassembleront et non à l’instigation de ces appels rêveurs au rassemblement ou à je ne sais quel recomposition politique ! En juin 1940, quand de Gaulle appelle les Français à se mobiliser, il a pris le soin d’analyser la situation avant de s’appuyer sur un diagnostic approfondi avec une vision de l’avenir crédible pour s’en sortir. De même, imaginez sa tête face à un journaliste lui demandant combien de déficit ou de dette il prévoyait à la libération… sans doute un tel freluquet aurait-il été renvoyé à ses chères études !

Nous avons en France tout ce qu’il faut pour relever ce défi d’un vrai diagnostic. Si nous ne le relevons pas, en mai prochain, nous aurons un président mais rien de sérieux ne se produira.

C’est la raison pour laquelle, que vous soyez de droite ou de gauche, tourné vers le passé ou vers l’avenir, ayant la foi ou ne l’ayant pas, que vous soyez adepte du progrès ou du conservatisme, que vous soyez en haut ou en bas, conscient et instruit des menaces de ce monde ou pas, farouchement engagé individuellement dans la vie ou que vous soyez plutôt dans un entre-deux hésitant…, je vous conjure de ne souscrire à aucun programme à ce stade. Mais plutôt de faire d’abord ce diagnostic par vous-même. Sachons prendre du recul pour nous poser des questions simples et tenter d’y répondre : dans quel monde voulons-nous vivre ? Quelle place voulons-nous donner à notre part d’humanité dans ce monde futur… ?

Sortons enfin de ce fanatisme délirant de l’immédiateté médiatique qui freine toute tentative de comprendre de quoi sont vraiment faites nos réalités. Réfléchir par soi-même n’est-il pas le meilleur moyen ? Enfin, un dernier message aux politiques : a-t-on jamais trouvé mieux pour fabriquer du succès sur un sujet que de parvenir à mobiliser ceux qui sont concernés au plus près ?

Il reste à peine 3 semaines…

Yves Maire du Poset, consultant et citoyen parmi d'autres...

Lire l'article sur Les Echos

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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 16:01

Avant de nous plonger à corps perdu dans nos projets, sachons nous retourner un moment sur le passé et payer nos dettes !

Au soir de sa vie, un hommage est rendu à un vieux professeur sous la forme d’un livre qui lui est consacré. Tout y est décrit : son parcours dont chaque épisode est savamment raconté, ses œuvres, son influence dans son domaine… pas le moindre commentaire fait par lui, paru çà et là, n’a échappé à la représentation écrite de cette vie devenue exemplaire.

Séduit par ce travail et cet éloge, le professeur reste pourtant frappé par une idée : l’essentiel y figure-t-il ? Car très vite, il se rend compte que rien n’est dit d’une rencontre déterminante qu’il a faite, étant jeune universitaire, avec celui qui lui transmettra cette étincelle qui va marquer toute sa vie de chercheur. Pas un mot n’évoque en effet l’existence de ce transmetteur de passion, de méthode et d’ouverture qui l’a fait être ce qu’il est aujourd’hui, l’un des meilleurs de sa spécialité. *

Que faisons-nous de nos dettes culturelles ?

Parce que le thème de la dette est devenu une véritable obsession (certes sur un autre plan…) mais surtout parce que le thème du passé a désormais moins de succès que celui du futur (ce qui est évidemment discutable…), sans doute est-il plus que jamais utile de chercher à identifier ou reconnaître toutes nos dettes culturelles qui, malheureusement, passent le plus souvent à la trappe… ? Des dettes qui ne concernent pas seulement ceux qui ont été nos mentors mais tous ceux, proches et moins proches, que nous avons côtoyés et dont une remarque ou un conseil, parfois un trait d’humour, un regard ou encore un exemple de vie… nous aura fait grandir.

Qui paie ses dettes s’enrichit…

Il faut payer ses dettes culturelles pour au moins deux bonnes raisons (je pense particulièrement à ceux qui sont dans le besoin, parfois dans la nécessité d’évoluer, de rebondir, d’aller vers un nouvel ailleurs...) : c’est en faisant cet effort de mémoire (souvent devenue une vraie passoire) que nous enrichissons le regard que nous portons sur nous-mêmes et que nous comprenons mieux qui nous sommes ; c’est un bon moyen de se renforcer pour préparer l’avenir. La deuxième idée est qu’en procédant de la sorte, nous retrouvons quantité de points d’appui pour enrichir le tissu relationnel que nous avons créé mais qui, au fil du temps, s’est défait ; à nous de le réactiver !

En somme, en travaillant cette question de la dette culturelle, nous nous allégeons d’un poids de trop et rendons plus sûr notre avenir. N’est-ce pas là un objectif primordial à l’aube de cette nouvelle année ?

Yves Maire du Poset

* Il s’agit d’une histoire racontée par Stefan ZWEIG dans « La confusion des sentiments »

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